Fêtes druidiques – roue de l’année

Fêtes druidiques - roue de l'année
Frederick Arthur Bridgman – La fête des bois, les bacchantes

La roue de l’année est le nom du cycle annuel des saisons dans le celtisme ou druidisme. La roue de l’année comporte huit fêtes druidiques (Fêtes druidiques – roue de l’année).

Ces fêtes sont dites luni-solaires ( Fêtes druidiques – roue de l’année )

Les fêtes « majeurs » sont des fêtes (origine dans la mythologie celte) qui célébraient des étapes importantes de l’année : il s’agit de Samonios (Samhain), Ambiolocios (Imbolc), Belotennia (Beltane) et Lugunaissatis (Lughnasadh), elles sont en fonctionnement avec l’activité lunaire .

Fêtes druidiques – roue de l’année, sont présentes dans les mythologies celtes que nous avons des irlandais et des gallois, mais aussi dans l’histoire de peuples européens. On trouve aussi des traces et des correspondances avec les autres peuples natifs ou premiers, ces peuples qui se sont construits avec des mythes ancestraux.

Les quatre autres fêtes correspondent aux solstices et aux équinoxes  sont Genimalacta (Yule), Satios (Ostara), Mediosamonios (Litha )et Tiocobrixtio (Mabon).

Nom de la fête, Date, Position du soleil

Fête cérémonie : Belotennia, Beltaine ou Walpurgis

Fête cérémonie : Belotennia, Beltaine ou WalpurgisFête, cérémonie de Belotennia (Beltaine, Bealtaine, Beltane ou Beilteine)

C’est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique. Elle est attestée en Irlande mais aussi en Gaule.

Elle marque la fin de la saison sombre et le début de la saison claire.
On l’appelle aussi : Fête du premier mai, Veille de mai, Roodmas, Nuit de Walpurgis, Cethsamhain, Whitsun or Old Bhealltainn, Bealtinne, Walburga, Eté celte…

Contrairement à Samain, Belotennia, fête du feu et de la lumière, est une fête purement sacerdotale. Lire la suite de « Fête cérémonie : Belotennia, Beltaine ou Walpurgis »

Genimalacta dit aussi Yule, Jul, Alban Arthan, Modra Necht

GenimalactaLa cérémonie peut être aussi nommé solstice d’hiver ou Yule, Jul, Alban Arthan, Modra Necht.

Cette fête marque la première journée de l’hiver, la nuit la plus longue de l’année et, par conséquent, la naissance du nouveau Soleil qui illuminera la Terre pour la prochaine année. Cette célébration souligne la naissance de plusieurs déités préchrétiennes, notamment Dionysos, Attis et Wotan. Chez les peuples celtes, c’est la date de la naissance du Maponos, le Dieu de la jeunesse. Même les chrétiens ont fait correspondre la naissance du Christ à cette période.

Dans presque toutes les cultures et religions, le solstice d’hiver marque l’ouverture d’une période de festivités plus ou moins longue. C’est compréhensible lorsqu’on considère que nos ancêtres vivaient selon le rythme des saisons et la durée du cycle du jour. Pour eux, c’était là l’élément essentiel qui guidait leur vie. De prime abord, donc, l’arrivée du solstice indiquait la naissance d’un nouveau cycle solaire, des jours plus longs et l’arrivée des beaux jours les adorateurs du soleil allumaient de gigantesques brasiers pour aider et assurer la renaissance du soleil. Plus tard, on a adjoint à cette tradition la naissance des différents dieux et, avec le temps, les brasiers extérieurs ont fait place à la coutume d’allumer une bûche de chêne dans l’âtre. C’était là une occasion de réjouissances. Il faut aussi souligner que c’est une période de l’année où personne ne travaillait aux champs et où les travaux de la ferme étaient réduits à leur minimum.

La plante principalement associée à cette cérémonie est le gui, plante sacrée des druides qui le coupaient à l’aide d’une serpe. Il représente en effet l’esprit qui demeure vif sur un corps apparemment mort. Quant à la tradition de décorer des conifères, elle émane également de temps reculés et symbolise également l’immortalité de la nature.

Dans les temps anciens, la coutume voulait également que l’on échange des cadeaux au cours de cette période. Au Moyen Age, les festivités duraient une douzaine de jours alors que les saturnales romaines s’échelonnaient sur une période de 7 jours.

Célébration de Samonios dit aussi Samain

La cérémonie de Samonios peut être aussi nommé Samain.

Elle marque le début et la fin de l’année celtique, et annonce le début du Temps Noir. En effet, Samonios n’appartient ni à l’année qui se termine ni à celle qui commence : c’est une période en dehors du temps qui permet aux vivants de rencontrer les défunts. Et elle permet aussi aux défunts, non réincarnés, de passer dans le monde des vivants pour y retrouver les lieux et les personnes qui leur étaient chers. On situe ce jour aux alentours du premier Novembre de notre calendrier. Mais comme toutes les principales fêtes celtiques, Samonios compte trois jours de solennités : le premier est consacré à la mémoire des héros, le deuxième à celle de tous les défunts, et le troisième est livré aux réjouissances populaires et familiales marquées par des réunions, des banquets, des festins de toutes sortes qui pouvaient se prolonger pendant une semaine.

La veille de la nuit de Samonios, avait lieu la cérémonie de la renaissance du feu. Les propriétaires des maisons éteignaient les feux de l’âtre avant de se rassembler à la nuit tombante sur la place où les druides procédaient à l’allumage d’un nouveau feu sacré en frottant quelques bois secs du chêne sacré. Ils allaient ensuite allumer de grands feux de joie sur les collines environnantes pour éloigner les esprits malfaisants. Puis chaque maître de maison repartait avec quelques braises tirées du nouveau feu sacré pour rallumer un nouveau feu dans l’âtre de sa maison qui devait durer jusqu’à la prochaine fête de Samonios et protéger ainsi le foyer tout au long de l’année.

Dans la nuit du 31 octobre – les fêtes celtes commencent à la tombée de la nuit -, on croyait que le monde des morts, des fées et des sorcières entrait en contact avec celui des vivants. On croyait ainsi que les âmes des défunts revenaient errer autour des maisons des vivants c’ est pourquoi on laissait la porte entre ouverte et une place à table et on plaçait des lanternes sur les chemins pour les guider.

La tradition de Samonios n’a pas complètement disparu ni avec la romanisation de la Gaule, ni avec le développement du catholicisme. Et c’est sans doute par référence à cette fête celte que le pape Grégoire IV décida, en 840, de faire du 1er novembre, le jour de tous les saints. La référence à Samonios devenait encore plus claire lorsque, trois siècles plus tard, à la fête des saints et des martyrs, on adjoignit la fête de tous les morts.

Avec la fête américaine d’Halloween largement entretenue par les médias et la publicité, est apparu Jack O’Lantern, un personnage tiré d’un conte irlandais. Ivrogne invétéré et avare, Jack réussit à tromper le diable à deux reprises.

Tiocobrixtio dit aussi Alban elfed, Mabon

La fête de l’équixone d’autonme Tiocobrixtio peut avoir différent nom Mabon, Foghar, Alban Elfed, Harvest Home, 2nd Harvest, Fruit Harvest, Wine Harvest

La période de l’équinoxe d’automne, marque l’achèvement des récoltes commencées à Lugunaissatis.

Dans beaucoup de contrées celtiques, la dernière gerbe coupée était d’ailleurs façonnée en forme de poupée, appelée Cailleac (vieille femme en gaélique), la Mère du blé ou la Reine des récoltes.

À la fin des célébrations, la poupée était remise jusqu’aux prochaines semailles au fermier ayant eu la plus faible récolte, en guise de porte-bonheur et de charme propitiatoire.

C’est également le temps où l’on engrange les vivres pour la saison froide qui nourriront humains et animaux.
Dans quelques semaines, à Samonios, les jours blancs vont s’achever. À Tiocobrixtio, la Nature se prépare d’ores et déjà à son repos hivernal.

Ce temps n’est pas pour autant un moment de nostalgie, car ces derniers jours de chaleur où la végétation se pare de couleurs éclatantes sont la promesse du renouveau qui reviendra avec le printemps.

Le retour à l’équilibre des jours et des nuits nous incite plutôt à remercier la Nature pour les dons qu’elle nous a faits, pour la lumière et la chaleur qui commencent à s’estomper, mais nous pousse également à éliminer tous les poids morts, à littéralement « séparer le bon grain de l’ivraie » afin de pouvoir rentrer en repos et en macération à l’instar de la Terre-Mère, Corridunia.

L’élément Terre domine cette époque de l’année et exprime parfaitement le calme que représente ce temps. La forêt, et plus spécifiquement le Chêne, ainsi que les esprits de la Terre, sont à l’honneur.

C’est d’ailleurs lors de la cérémonie de Tiocobrixtio qu’a lieu le couronnement du chêne, l’élection du chef du Clan d’Otha.

La cérémonie doit avoir lieu le plus près possible du 21 septembre, jour de l’équinoxe.

Lugunaissatis dit aussi Lugnasad

La cérémonie Lugunaissatis peut être aussi nommé Lugnasad, Lughnasadh

Le nom de cette fête, Lugunaissatis,  signifie la solennité ou les jeux de Lugus, institués par lui au commencement de l’automne. C’est au cours de cette assemblée royale que l’on célèbre la mémoire de Talantio (Tailtiù en irlandais).
Talentio, tout à la fois mère nourricière et épouse de Lugus, a défriché la grande forêt de Breg pour en faire une plaine fertile, ce qui l’a fait mourir d’épuisement.
Elle représente la Mère dans tout ce qu’elle a de nourricier et l’union du Ciel et de la Terre nous a donné la prospérité, la récolte abondante, aussi bien sur le plan terrestre que sur celui de l’âme.
La célébration de la Mort de Talentio, fait référence au sacrifice de la récolte, aux cycles de repos, germination, croissance, récolte, mais aussi au fait que la nature suit les forces d’involution qui la conduiront au dépouillement hivernal.
Mais il n’est pas encore l’heure, et même si la terre va se découvrir progressivement, elle offre aussi ses fruits.
En nos contrées, Lugunaissatis est le moment de la plus grande abondance et donc l’occasion d’échanger, d’offrir, de s’entraider ; Lugunaissatis est une fête de paix et d’amitié. On y renouvelle les alliances entre clans et entre familles.
Lors de cette période qui originellement durait trois jours, des réjouissances profanes accompagnent les rites religieux : courses de chevaux, d’hommes, de femmes, luttes, régates, escrime, et divers jeux.
Une chose importante dans cette cérémonie tient à la fonction du Roi celtique. Son rôle est de recevoir et redistribuer les richesses. La Sagesse du Roi consiste à donner à chacun selon ses besoins réels.
Cette fonction de l’échange est importante dans la célébration de Lugunaissatis. C’est une célébration des trois classes et une des cérémonies les plus importantes du cycle annuel.
Les Dieux sont prévoyants, ils nous apportent les richesses de la Terre, en prévision des jours sombres. Les grains de blé, qui d’une certaine manière sont la concrétisation de la Lumière de Lugus, permettront de passer les ténèbres hivernales. Pour que la vie perdure, il faut que chacun reçoive selon son dû.
Le blé que l’on récolte est sacrifié, pour nourrir hommes et bêtes. On retrouve cela dans certains contes tardifs comme celui de John Barleycorn. Traditionnellement, lors de la Lugunaissatis, on consomme du pain, ou un produit des premières récoltes. On partage la nourriture. On cueille les fruits. On offre en sacrifice des
gâteaux faits de farine, du lait, du miel, des pétales de roses, des fagotins des trois arbres, de l’hydromel ; on brûle de la résine séchée de peuplier.
Dans le monde gaulois et le monde païen en général, l’abondance est une bénédiction des Dieux, elle est potentiel de croissance et c’est elle qui permet d’envisager les mois sombres avec sérénité.
« Tant que l’on célèbrera la Lugunaissatis, il y aura du blé et du lait, des fruits, abondance de poissons dans les lacs et les rivières, grande prospérité domestique et grande abondance dans chaque maison, du beau temps et la paix pour les fêtes des guerriers sous les armes, des poètes qui chantent et des druides qui instruisent. »

Mediosamonios dit aussi Alban Eifin, midtsommer

Mediosamonios dit aussi solstice d’été ou Saint-Jean, Litha, Alban Eifin (variante Alban Hefin), Mediosamonios et Midsummer. En Scandinavie, on parle de Sankthans, Jonsok, Johannesvake, ou Midtsommer.

On connaît bien cette fête qui a des résonances actuelles dans les « feux de la St Jean ». Au solstice d’été, le Soleil parcoure sa plus longue course du nord est au nord-ouest.

Les jours sont à leur maximum d’amplitude et l’énergie solaire est à son maximum d’activité. C’est d’ailleurs une période particulièrement propice pour la cueillette des plantes magiques et médicinales que l’on recueille traditionnellement à l’aube du solstice.

Parmi les plantes sacrées l’armoise lunaire, le millepertuis solaire et la verveine officinale qui crée le lien entre les deux. Il y en a d’autres, la liste est longue, la fougère, le lierre terrestre, l’orpin, la salicaire, l’épervière piloselle, la menthe pouillot, la scrofulaire, l’achillée… Autant de plantes qui non seulement étaient dotées de pouvoirs sur la maladie mais aussi sur la chance et la malchance. Il suffit d’accrocher un bouquet de ces plantes sur le seuil de la maison ou de l’étable pour éloigner le mauvais sort.

Le Soleil est devenu un beau mâle vigoureux, il est au sommet de sa force. Et paradoxe, ce faisant, se présente déjà le germe de sa chute. Les rituels solsticiaux sont complexes et se tiennent souvent en plusieurs parties. L’observance de la vigile, la cérémonie de l’aube et la cérémonie du midi.

La vigile se tient auprès des tertres ou des lieux de mémoires, ils sont une queste intérieure, une quête de vision en même temps que l’occasion d’échanges, de discussion, de musique ou de poésie La cérémonie de l’aube est un hommage au Soleil et un appel à la force vitale du Soleil.

La cérémonie suivante accueille le couronnement du Roi et rend honneur aux ancêtres et à la Tradition.

Une des cérémonies les plus célèbres se tient sur le site de Stonehenge et voit affluer des centaines de personnes pour célébrer le lever du Soleil en cet endroit Des réjouissances ont lieu chaque année en cet endroit. Elles sont souvent marquées par la joie et une certaine excentricité propre aux célébrations païennes depuis toujours.

Le solstice est un moment d’extraversion, on danse, on saute, on chante, fait de la musique.

Parfois on fait tourner des roues solaires ou des brandons (bures) pour célébrer le triomphe du Soleil. Moments de liesse qui s’accompagnent de moments de réflexion car on sait que le Soleil au plus haut commence déjà à décliner.

Le Feu, sa mise en oeuvre, son entretien et les offrandes qui lui sont faites, sont des éléments importants dans l’art des Druides. Il est bénéfique par la protection, la santé, l’illumination qu’il offre. On dit que la force d’un Feu est liée à l’art de sa construction : « Mog Ruith dit à Cennmhar : « Allume et prépare le feu. » Cennmhar se leva et disposa le bûcher ainsi : il le forma comme une baratte avec trois côtés et trois angles, mais sept portes, alors qu’il n’y avait que trois portes dans le feu du nord.

Il n’était ni disposé ni arrangé mais on avait mis le bois en tas. » Faire le « lit du feu » fait encore partie des arts druidiques. Mediosamonios est donc une fête du Feu, Feu de vie, feu des Hommes. Un feu entretenu toute la nuit, pendant la veillée, en attendant de pouvoir saluer le feu du Ciel, le Soleil de l’Aube qui est « l’oeil de Belen », ou encore l’oeil du Jour.

On dit même que parfois les fées se joignent à la fête des vivants car Mediosamonios est aussi une nuit des esprits comme Samonios et Belotennia.

Satios dit aussi Alban Eilir, Ostra

L’équinoxe de printemps est aussi nommé Alban Eilir, Eostar, Eostre, la Fête des arbres, la Fête de la Dame, NawRuz, No Ruz, Ostara, Ostra et Rites de Printemps. Les traditions de cette période ont souvent été associées à Pâques avec la christianisation.

a flamme de Brigantia croît en force. A l’Équinoxe de Printemps le jour est égal à la nuit.

Dans certaines régions, les maisonnées accomplissent un rituel de clôture : la servante rend rituellement à sa maîtresse la chandelle qui a jusqu’alors éclairé leurs soirées, et on met à sa place une bougie en bois sur la table, pour rappeler qu’un éclairage n’est plus nécessaire pendant le souper. A partir de ce moment, la maisonnée va au lit à la tombée de la nuit et se lève à l’aube.

Les jours plus longs et le temps plus chaud signifient que l’époque des labourages et des semailles de printemps est venue. Toute la communauté s’assemble dans l’un de ses champs pour le rituel du premier coup de bêche, accompagné de prières. Le labour peut alors commencer aussitôt après Satios. Le laboureur conduit ses chevaux dans le sens des aiguilles d’une montre, pour invoquer la bénédiction du soleil sur son travail. Quand il attelle ou dételle ses bêtes de somme, il fait en sorte que leur tête soit orientée vers le sud. Le semeur commence sa tâche avec les mots solennels : “Au nom des dieux !”, et il donne d’abord à ses chevaux une poignée de grains et leur jette une motte de terre sur l’échine. Des cendres du foyer, ou, mieux encore, des cendres du feu de joie du solstice d’été, sont mélangées aux grains pour obtenir la protection et la faveur du feu sacré.

En Bretagne, les jeunes filles vont cueillir des primevères dès leur apparition ; elles en font de grosses boules qu’elles lancent en chantant “Heol meur ! Heol bihan ! “ (Grand soleil, petit soleil)

Les hommes retrouvent la pratique des sports solaires : thèque, truie, soule… Les archers reprennent leurs concours et leurs entraînements.

Satios, que l’on nomme Alban Eilir en celtique gallois, est une fête des trois classes et du cycle de Teutatès, cette célébration représente les « Semailles physiques, agricoles, astrales, cosmiques, spirituelles ». On y sème le grain et on y plante le trèfle en signe de fécondité. Ce sacrifice rend sa force végétative à la terre.

On rencontre d’autres traditions inhérentes à cette fête :
C’est lors de cette cérémonie qu’on promène symboliquement le char de Magosia “la Plaine”, “l’Autre Monde” (appelée Macha en irlandais). Elle est la femme de Crundicūns, “le Sommet en Dôme” (Crundchu en irlandais), lui-même fils d’Agnomanos “le Coureur sur Char”. Magosia, enfin, est la mère des Jumeaux divins, garçon et fille, les Iemni Magosias du celtique ancien, les Emain Macha de l’irlandais. Elle place cette fête plus spécifiquement sous l’égide de la troisième fonction : elle est belle, épouse d’un paysan riche et déjà pourvu d’enfants, elle accroît sa richesse, elle est fermière accomplie et maîtresse de maison modèle. Elle court plus vite que les plus rapides chevaux du roi ; féconde, elle meurt en donnant le jour à un garçon et à une fille tout en battant à la course les chevaux. Elle est le symbole de la maternité cosmique.

Toujours à cette époque, on fait des sacrifices de richesses par immersion ; et notamment, si l’on se trouve au bord de la mer ou en bateau, on offre à Lero, dieu de la mer, une assiette de hareng, en hommage à l’homme de la mer, l’ami des marins, le vieux roi. A l’intérieur des terres, au bord d’une rivière ou d’un lac, on offre quelques poissons d’eau douce au dieu tutélaire des fleuves.

Enfin, le passage d’une saison à l’autre est célébré par des fêtes guerrières, les jeunes hommes revêtent des peaux de bêtes –brebis, cerfs – et enfourchent les chevaux-jupons, et dansent ; on leur offre de l’avoine, des pommes, des châtaignes. C’est un rite lié à une pratique magique et ayant pour but de favoriser la prospérité des récoltes ; il indique à l’époque de carnaval le caractère agraire de la fête. Le caracolement du cheval a la même valeur que les cavalcades de Mediosamonios.

Enfin, on retrouve C’est en cette saison que s’est épanoui le mythe du lapin de la déesse anglo-saxonne Eostre (ou Ostara), symbole de la fécondité de la nature.

Ambuiolcios : dit aussi Imbolc ou Imbiuolcaia

Ambiuolcios qu’on appelle aussi  Imbolc (irlandais) ou imbiuolcaia.

C’est une fête des lumières en rapport aux premiers rayons de soleil qui annoncent les premiers frémissements du printemps. C’est également un rite de purification (Le nom même de la fête signifie « lustration ») et de fécondité qui préfigure Belotennia et qui se déroule à une date la plus proche possible du 2 février. C’est le moment où la vie reprend dans la nature, les rivières gonflées d’eau par les pluies et la fonte des neiges balaient les scories de l’hiver. C’est également l’apparition des perce-neige, la naissance des agneaux et des chevreaux, le début de la lactation des femelles. La graine se prépare à donner naissance à la future plante. L’herbe qui reverdit annonce que la vie n’était qu’en gestation dans le ventre nourricier de la Terre.

Parallèlement, à cette période de l’année, les familles et les clans n’avaient que très peu d’activités extérieures, et la vie se déroulait principalement au sein des foyers qui étaient gérés par les femmes.

C’est donc une fête essentiellement féminine, maternelle, lunaire. Elle est associée à l’eau et à la lumière renaissante et a lieu la nuit et ce sont les femmes qui officient.

Cette fête, célébration de la Déesse-Mère, est placée sous la bienveillance de Brigit/Brigantia ( 1 Du gaulois : brigantion / brigant- (éminent, élevé), du sanskrit: brhati (haute, noble), du vieux Breton: briantin (personne de rang élevée). Terme celtique pour évoquer ce qui est éminent, élevé. Très fréquent dans les noms d’oppida situés sur des hauteurs, Brigantium (Briançon, Briençon, Briant, Briantes, etc…), dans le nom de certains peuples (Brigantes, Brigantii, …) et de rivières (Brian, Briance, Briande, etc…), qui est à la fois, Mère, Soeur et Fille des Dieux, fille du Dagda. Elle est aussi la mère, l’épouse et la soeur de Lug, Dagda, Ogme, Nuada, Diancecht et Mac Oc, des Dieux des Tuatha Dé Danann, et fut l’épouse d’un Fomoire, Bres, avec qui elle eut un fils, Ruadán.

Elle est connue sous différents noms et est capable de se transformer sous toutes les formes qu’elle souhaite. Elle est symbolisée par le feu, celui de l’inspiration pour les poètes, le feu de la Terre qui permet la santé et la fertilité, le feu du foyer qui est utilisé pour la forge. Elle est donc la Déesse-Mère des Art, de la Médecine, de la Magie et de la Guerre, elle est la patronne des Druides, des Bardes, des Vates et des forgerons, et elle est invoquée lors des naissances. Elle participe donc des trois fonctions traditionnelles celtiques.

La fête est le pendant, symétrique, de Lugunaissatis (car c’est une constante des fêtes d’avoir chacune leur opposé symétrique, leur vis à vis qui vient l’équilibrer six mois plus tard), quand la Terre, fatiguée par les moissons, était redevenue vierge. Pour Ambiuolcios, la Déesse, tout comme la Terre, sont toujours vierges mais l’une comme l’autre sont redevenues fécondables: la Déesse vierge est alors la préfiguration de la Déesse Mère. A ce titre elle est aussi la Déesse de fécondité, et donc associée à la Nature, au moment de sa correspondance avec le cycle saisonnier et agraire. C’est le début du Printemps.

Ambiuolcios semble pourtant être un peu la fête mal aimée du festiaire celto-druidique, celle sur laquelle on trouve le moins de témoignages, de survivances ou de pages d’étude consacrées. On la sous-estime un peu dans la mesure où l’on ne retrouve pas beaucoup de traces et que l’on ne sait pas grand-chose à son sujet si ce n’est que les chrétiens l’ont récupérée, selon leur habitude, et consacrée à Ste Brigitte. On a souvent estimé du coup qu’elle n’était peut-être pas très importante ou/et qu’elle n’était destinée qu’à la 3ème fonction, celle des producteurs. Lire la suite de « Ambuiolcios : dit aussi Imbolc ou Imbiuolcaia »